jeudi 31 janvier 2008

La fouine serait-elle boudeuse?

Depuis la visite de la martre, Gollum m'empêchait de dormir, il demandait à jouer et réclamait des caresses jusqu'à mon réveil. Oui mais voilà, moi je dois être en forme la journée car nous les humains nous sommes des animaux diurnes et mon patron est un humain et donc me demande d'être opérationnelle la journée! Alors la nuit précédente j'ai fermé la porte de ma chambre et j'ai dormit comme un loir (c'est toujours une question d'animaux!). Au réveil Gollum m'a rejoint dans le salon pour réclamer jeux, câlins et pitence. J'étais contente que tout ce soit bien passé. En revanche lorsque je suis rentrée hier soir: pas de Gollum. J'ai beau eu l'appeler: rien! La nuit, inquiète, j'ai laissé la porte de ma chambre ouverte: pas de visite nocturne. Au réveil : toujours rien! J'ai eu peur qu'il se soit fait croquer par un vil animal sauvage (je m'inquiète pour un oui ou pour un non mais c'est la dure loi de la nature). Et c'est au moment du départ pour le boulot que mon gros montre le bout de son museau, il venait de dehors. Je lui ai donné son steack haché, il l'a mangé bien sûr! mais a disparut aussitôt à la cave pour attaquer sa nuit sans même m'avoir mordillé la main. Je pense qu'il n'a pas apprécié que je le mette dehors de ma chambre! Alors oui la fouine est boudeuse!

mardi 29 janvier 2008

Ne sont-ils pas malheureux?







Juste pour vous montrez ce que je vis les matins. Ce jour-là le lit était fait et la chambre rangée (je ne vous la montrerai pas car c'était un vrai capharnaüm d'habits et de mouchoirs en papier déchirés!). Le temps de ma douche et... je retrouvis mes deux petits monstres affalés sur mon lit, épuisés par un jeu auquel je n'ai pas participé mais que je dus quand même réparrer les dégâts bien qu'au fond de moi j'étais mort de rire! Je crois que je suis trop dure avec mes compagnons!

lundi 28 janvier 2008

Incroyable mais vrai!



Je vous plante le décor : ma cuisine a une porte fenêtre qui donne sur un perron qui lui-même donne sur le devant de mon jardin qui donne sur le bois. Jeudi de nuit Gollum m’a empêché de dormir jusqu’au matin et ne voulait pas sortir, j’ai trouvé ça bizarre mais je n’ai pas cherché à approfondir le pourquoi, il avait surement peur d’aller dehors. Vendredi soir je suis rentrée tard et Gollum attendait sa pitance quotidienne à l’intérieur, bizarre aussi car d’habitude il dort sous le toit bien que je l’ai noté je n’ai pas poussé plus loin l’explication là non plus. La fenêtre du salon était poussée mais pas fermée. Tous ces détails ont leur importance et vous le comprendrez plus tard. Je préparais le repas quand je vis une silhouette à travers la porte fenêtre, Gollum semblait vouloir rentré, j’ouvris donc pour voir se qu’il voulait mais Vladie parti après la bestiole. Je pensais qu’elle voulait jouer (c’est leur jeu, ils jouent au chat et à la souris mais ça reste toujours correcte). Je continue donc à faire le repas quand je vois Gollum derrière moi entrain de fouiller sous la table, je me dis qu’il était rentré. Je vais donc dans le salon pour pousser la fenêtre et… celle-ci était fermée ???? Par où était sorti Gollum ???? Bref je décide de continuer le repas et je revois Gollum sur le perron de la cuisine, je dis à Vladie de rester à l’intérieur et je vais parler à Gollum dehors. Le perron était dans le noir et moi j’étais à moins d’un mètre de la bestiole. Je me mets à lui parler et lui à rester derrière la bouteille de gaz sans bouger et semblant m’écouter. Je lui ai parlé au moins pendant cinq bonnes minutes quand je vois derrière moi dans la cuisine… Gollum qui m’écouter aussi ????? J’ai crut que j’avais la berlue !!!! J’allume donc le perron pour voir qui était ce nouveau venu. J’ai crus tout d’abord que c’était une fouine (la mère ou une sœur de Gollum peut-être) quand je remarquais que cette fouine avait quelque chose de pas normal. J’ai vite vu que sa truffe (si ça se dit pour un mustélidé) était noire au contraire de la fouine qui a la truffe rose. Je compris donc que je me trouvais devant une martre. Comme elle n’avait pas l’air effrayée j’en profitais donc pour l’observer : la fourrure marron et sans bourre (la fouine a une bourre grise et le poil plutôt brun), les oreilles pointues et hautes sur le crâne, l’animal était plus haut sur patte, le regard (si je peux m’exprimer ainsi pour une bête) était plus inquiétant (je ne serais dire comment, c’est juste une impression !). C’est lorsque que la martre c’est dressée sur ses pattes arrière que je vis son plastron jaune (et non blanc comme la fouine) et qui ne descendait pas sur les pattes postérieures. J’ai vu aussi que cette martre était beaucoup plus filiforme que ma grosse fouine, Gollum est donc bien trop gros (je dirais même obèse) et donc j’ai attaqué le régime ! Je comprends maintenant que l'on puisse confondre la martre et la fouine car moi-même dans le noir je l’ai pris pour mon Gollum ! En revanche la bestiole m’avait fait des crottes sur tout le perron et là je n’étais pas d’accord. De plus, effrayé, Gollum ne voulait plus sortir et moi je ne veux pas qu’il reste à l’intérieur la nuit car il m’empêche de dormir. Je me mis donc à taper dans les mains pour la faire partir, la martre me regardait d’un air de dire « j’y suis j’y reste ! ». J’ai donc pris un balai et l’ai poussé délicatement dans le jardin mais rien n’y fis car elle avait décidé d’élire son domicile sur mon perron. Je pense que c’était un jeune de l’année mais ce qui m’étonne encore c’est qu’au contraire des fouines les martres fuient l’Hommes, elle devait vraiment avoir faim et froid pour venir squatter chez moi et braver le chien. Au bout d’un moment je compris que le seul moyen de la faire partir était de lui faire réellement peur, j’envoyais donc Vladie après en pensant qu’elle n’aurait pas le courage de se rebeller. Grave erreur de ma part, passé le coin de la maison j’attendis Vladie couiner ainsi qu’une seconde plus tard la martre et des aboiements. La bataille dura presque trente secondes suivi de la fuite de la martre et Vladie revint la tête haute et fière d’avoir fait son boulot de gardienne, quelques perles de sang sur sa truffe (morsure superficielle heureusement). Curieuse comme elle est, elle aurait voulut sentir cet intrus mais la martre n’en entendait pas de la même oreille! J’espère que la martre s’en est bien tirée (je sais que Vladie ne lui a pas fait si mal que ça) et qu’elle aura élu domicile dans un endroit mieux adapté pour elle. En ce qui concerne Gollum je dus sortir une bonne dizaine de fois avec lui pour lui montrer qu’il n’y avait plus de danger. Je n’en reviens toujours pas de l’audace qu’a fait preuve cette martre, j’étais parfois à moins de 50 cm d’elle et elle ne bouger pas, même pas d’agressivité à mon égard. En revanche je suis déçue que Gollum ne sut pas défendre son territoire, je crois qu’il n’est plus du tout sauvage, c’est une fouine domestiquée, j’en suis navrée pour lui mais soulagée aussi car je sais maintenant qu’il ne partira pas. Je suis aussi contente de cette rencontre car je n’avais jamais vu de martre et là j’ai pus l’observer au moins pendant une vingtaine de minutes ! En tout cas cette histoire à rapprocher Vladie de Gollum, elle s’est peut-être aperçut que lui aussi se retient de mordre pour de vrai et que si il le voulait il pouvait réellement de lui faire mal, en espérant que cette complicité dure, Vladie protégera mieux Gollum. Voilà une histoire que je ne suis pas prête d’oublier !

mercredi 16 janvier 2008

Trés belle rhétorique sur la rencontre avec une fouine

VIVRE COMME LES FOUINES Un texte extrait du livre d'Annie Dillard "Apprendre à parler à une pierre".Traduit de l'anglais par Béatrice Durand.Copyright © Christian Bourgois Éditeur, 1992. Tous droits réservés.

UNE FOUINE EST SAUVAGE. Qui sait ce qu'elle pense ? Elle dort dans sa tanière souterraine, la queue drapée sur le nez. Parfois, elle passe deux jours dans son terrier sans sortir. Quand elle est dehors, elle traque des lapins, des souris, des rats musqués et des oiseaux ; comme elle tue plus de corps qu'elle ne peut en manger tant qu'ils sont encore chauds, elle ramène souvent les carcasses jusque chez elle. Obéissant à l'instinct, elle mord sa proie à la nuque, perfore la veine jugulaire au niveau de la gorge, ou écrase le cerveau à la base du crâne. Elle ne lâche jamais prise. Un naturaliste refusa de tuer une fouine qui lui avait planté les dents dans la main aussi profondément qu'un serpent à sonnettes. Il n'arrivait absolument pas à se débarrasser de la petite intruse et dut faire un kilomètre à pied, la fouine accrochée à sa main, pour trouver de l'eau et s'en débarrasser en la trempant dans le courant, comme on fait partir une étiquette qui s'obstine à coller. Un jour, raconte Ernest Thompson Seton, un homme abattit un aigle en plein vol. Il examina l'aigle et trouva le crâne desséché d'une fouine fixé par les mâchoires à la gorge de l'oiseau. Il émit l'hypothèse que l'aigle avait bondi sur la fouine, celle-ci s'était retournée et, fidèle à l'instinct, l'avait mordu au cou ; la fouine avait failli remporter le combat. J'aurais aimé voir voler l'aigle quelques semaines ou quelques mois avant qu'il ne soit abattu : la fouine tout entière était-elle encore attachée à sa gorge emplumée comme un pendant de fourrure ? Avait-il mangé ce qu'il pouvait en atteindre, étripant sur sa poitrine et à coups de serre la fouine encore vivante, inclinant le bec pour nettoyer sa belle ossature aéroportée ?
Je me suis mise à lire sur les fouines parce que j'en ai vu une la semaine dernière. J'ai surpris une fouine qui m'avait surprise et nous avons échangé un long regard. A vingt minutes de chez moi quand on traverse les bois, qu'on passe près de la clairière et franchit l'autoroute, il y a l'étang de Hollins, un plan d'eau remarquable par sa faible profondeur, au bord duquel j'aime aller m'asseoir au crépuscule sur un tronc d'arbre. L'étang de Hollins est aussi appelé étang de Murray ; il couvre à peu près un hectare au fond d'un vallon près de Tinker Creek, il n'a pas plus de quinze centimètres de profondeur, et six mille feuilles de nénuphars en recouvrent la surface. En hiver, des bœufs brun et blanc pataugent au milieu de l'étang et y trempent leurs sabots ; de la rive lointaine, ce spectacle paraît miraculeux, il a cet air de nonchalance propre aux miracles. Mais en ce moment, c'est l'été et les bœufs sont partis. Les nénuphars ont fleuri et se sont répandus en une pellicule verte et horizontale, qui est pour les merles patauds une terra firma, et un plafond vibrant pour les sangsues noires, les écrevisses et les carpes. Nous sommes, notez-le bien, en banlieue. Dans trois directions différentes, il suffit de marcher cinq minutes pour atteindre des rangées de maisons, pourtant invisibles de l'étang. Il y a une autoroute à un bout de l'étang et un couple de canards sauvages qui a fait son nid à l'autre. Sous chaque buisson, il y a un terrier de rat musqué ou une canette de bière. La rive opposée de l'étang est couverte d'une alternance de champs et de bois, que sillonnent des traces de moto — et c'est dans cette argile nue que pondent les tortues sauvages. Bon. J'avais traversé l'autoroute, enjambé deux clôtures de fil de fer barbelé assez basses, et suivi en toute gratitude le chemin tracé par les motos à travers les églantines et le sumac vénéneux qui couvrent la berge de l'étang, avant d'atteindre les champs d'herbes hautes. Puis j'avais coupé à travers bois pour rejoindre l'arbre abattu et couvert de mousse sur lequel j'ai l'habitude de m'asseoir. L'arbre est parfait. Il constitue un banc sec et rembourré à l'extrémité supérieure et marécageuse de l'étang, une jetée en peluche qui s'avance de la berge épineuse entre le bleu pâle de l'eau et le bleu profond du ciel. Le soleil venait de se coucher. Je me délassais sur le tronc d'arbre, bien calée dans son giron de lichen, et regardais à mes pieds les feuilles des nénuphars trembler et s'écarter rêveusement au passage d'une carpe. Un oiseau jaune apparut à ma droite et s'envola derrière moi. Il attira mon regard ; je pivotai et, l'instant d'après, sans comprendre comment, je me trouvai nez à nez avec une fouine.
Une fouine ! Je n'en avais jamais vu à l'état sauvage. Celle-là mesurait trente centimètres de long, elle était mince comme une courbe, comme un ruban de muscles, brune comme du bois d'arbre fruitier, couverte de douce fourrure, alerte. Son visage était féroce, petit et pointu comme celui d'un lézard ; il aurait fait une bonne pointe de flèche. Elle n'avait qu'un point en guise de menton, deux poils bruns tout au plus, d'où naissait la fourrure d'un blanc pur qui s'étendait sur son ventre. Elle avait deux yeux noirs que je ne voyais pas, pas plus qu'on ne voit une fenêtre. La fouine fut frappée de stupeur alors qu'elle émergeait d'un énorme buisson d'églantines broussailleux, à un mètre de là. Je fus moi-même stupéfaite, retournée sur mon tronc d'arbre. Nos regards se verrouillèrent l'un à l'autre et quelqu'un jeta la clef. Notre regard était celui de deux amants, ou de deux ennemis mortels, qui se rencontrent à l'improviste sur un chemin envahi par l'herbe, à un moment où chacun pensait à autre chose : une décharge à l'estomac. C'était aussi une décharge au cerveau, un soudain battement du cerveau, avec toute la force et le crissement d'un ballon de baudruche qui se dégonfle. Le choc nous vida les poumons. Il abattit la forêt, déplaça les champs, assécha l'étang ; le monde se démantela et dégringola dans le trou noir de nos yeux. Si vous et moi nous regardions de la sorte, nos crânes éclateraient et tomberaient sur nos épaules. Mais nous n'en faisons rien. Nous gardons nos crânes. Bon. La fouine disparut. Cela s'est produit il n'y a même pas une semaine et j'ai déjà oublié ce qui brisa l'enchantement. Je pense que j'ai sans doute cligné de l'œil, débranché mon cerveau de celui de la fouine et tenté de mémoriser le spectacle qui s'offrait à moi ; la fouine a dû sentir le coup sec de la séparation, la retombée décapante dans la vie réelle, la poussée urgente de l'instinct. Elle s'évanouit dans le buisson d'églantines. J'attendis sans bouger, l'esprit soudain rempli de faits et le cœur plein de prières, mais elle ne revint pas. Je vous en prie, ne me parlez pas de « manœuvres d'approche et de fuite ». Je vous dis que j'ai été dans le cerveau de cette fouine pendant soixante secondes, et qu'elle était dans le mien. Les cerveaux sont des lieux privés, dont les circuits, uniques et secrets, produisent quelques grommellements. Mais nous étions, la fouine et moi, simultanément branchées sur nos circuits respectifs, l'espace d'un instant doux et choquant. Qu'y puis-je s'ils étaient vides ? Que se passe-t-il dans son cerveau le reste du temps ? A quoi pense une fouine ? Elle ne le dira pas. Son journal de bord est fait de traces dans l'argile, de plumes arrachées, de sang et d'os de souris : traces dispersées, sans lien, éparses, semées à tous vents. J'aimerais apprendre à vivre — ou me remémorer comment on doit vivre. Mais pour être franche, je vais moins à l'étang de Hollins pour apprendre à vivre que pour l'oublier. Autrement dit, je ne crois pas qu'il soit possible d'apprendre d'un animal sauvage des règles de vie particulières — dois-je boire du sang chaud, tenir ma queue bien droite, marcher en mettant mes pattes de derrière dans les traces de celles de devant ? — mais j'ai peut-être quelque chose à apprendre de l'insouciance, de la pureté d'une vie qui se déroule entièrement dans le monde des sens, sans parti pris ni justifications. La fouine vit dans la nécessité, alors que nous vivons dans le choix ; nous haïssons la nécessité mais nous mourons finalement dans ses griffes de la manière la plus ignoble. J'aimerais vivre comme je le dois, de même que la fouine vit comme elle le doit. Et je soupçonne que ma voie est la sienne : ouverte sans douleur au temps et à la mort, percevant tout, oubliant tout, prenant le parti de ce qui nous échoit avec une volonté féroce et pointue.
J'ai manqué ma chance. J'aurais dû chercher la gorge. J'aurais dû m'en prendre à cette bande blanche sous son menton et tenir bon, tenir bon dans la boue et le buisson d'églantines, tenir bon pour accéder à une vie plus précieuse. Nous pourrions vivre comme les fouines sous le buisson d'églantines, muets et dépourvus d'entendement. Je pourrais très calmement devenir sauvage. Je pourrais passer deux jours dans un terrier, roulée en boule, allongée sur de la fourrure de souris, reniflant des os d'oiseaux, clignant des yeux, léchant et respirant du musc, les cheveux emmêlés dans les racines des herbes. Sous terre : c'est là qu'il faut aller, là que l'esprit est seul. Sous terre : vous êtes dehors, hors de votre esprit et de son sempiternel amour, revenus auprès de vos sens insoucieux. Je me rappelle avoir fait l'expérience du mutisme comme d'un jeûne prolongé et étourdissant, où chaque instant est une fête de messages reçus. Le temps et les événements sont simplement versés, ils passent inaperçus et sont directement absorbés, comme le sang pulsé dans mes entrailles par la veine jugulaire. Deux personnes pourraient-elles vivre de la sorte ? Deux êtres pourraient-ils vivre sous le buisson d'églantines et explorer les abords de l'étang, de manière que l'esprit lisse de chacun d'entre eux soit aussi complètement présent à l'esprit de l'autre, aussi facilement reçu et aussi peu mis en question que la neige qui tombe ? Nous le pourrions, vous savez. Nous pouvons vivre comme nous le voulons. Des gens font bien vœu de pauvreté, chasteté et obéissance — et même de silence — en toute liberté. Toute la difficulté est de traquer l'appel intérieur d'une manière habile et souple, de repérer le point le plus tendre et le plus vivant, de se brancher sur cette pulsation. Cela s'appelle céder, et non pas combattre. Une fouine n'« attaque » rien du tout ; une fouine vit comme elle est censée vivre, cédant à chaque instant à la parfaite liberté de la seule nécessité.
Je pense qu'il serait bon, juste, obéissant et pur d'attraper au vol la nécessité qui nous est propre et de ne pas la laisser échapper, de nous laisser ballotter partout où elle nous entraîne. Alors, même la mort, ce vers quoi nous marchons quelle que soit notre façon de vivre, ne pourra nous en séparer. Saisissez-la, laissez-la se saisir de vous et vous emporter très haut, jusqu'à ce que vos yeux soient brûlés et tombent ; laissez votre chair musquée partir en lambeaux et laissez même vos os se désarticuler, s'éparpiller, se disperser dans les champs, les champs et les bois, légèrement, sans pensées, de n'importe quelle hauteur, de la hauteur où volent les aigles.
Source :- "Apprendre à parler à une pierre" par Annie Dillard - Collection « Fictives » - Traduit de l'anglais par Béatrice Durand (215 pages) - 1992 © Christian Bourgois Éditeur.- Illustration (Golden-Crowned Wagtail) par John J. Audubon.
Notice bio-bibliographique :Annie Dillard est née à Pittsburgh aux Etats-Unis en 1945. Curieuse et créative dès l'enfance, elle se tourna très vite vers la poésie. Elle fut particulièrement influencée par Ralph Waldo Emerson (auteur, poète et philosophe américain, 1803-1882). Annie étudia la littérature, l'écriture et la théologie au Hollins College en Virginie. En 1968, elle obtint une maîtrise en littérature anglaise. En 1971, à la suite de graves problèmes de santé, elle décida d'aller vivre pendant un an près de Tinker Creek, un endroit sauvage entouré de forêts et de montagnes, au milieu d'animaux sauvages. Comme Thoreau, son sujet de thèse à la maîtrise, elle tint un journal de ses expériences, allant même jusqu'à écrire 15 à 16 heures par jour. Ces écrits furent publiés plus tard sous le titre de "Pilgrim at Tinker Creek", pour lequel elle reçut le prix Pulitzer en 1975. Elle a écrit pour de très nombreux magazines et a reçu de nombreux prix et distinctions honorifiques. Elle est également professeur adjoint de littérature anglaise à la Wesleyan University.
D'autres ouvrages d'Annie Dillard chez Bourgois Éditeur :"Pèlerinage à Tinker Creek" - Traduit de l'américain par Pierre Gault (392 pages), 1990."Une enfance américaine" - Traduit de l'américain par Claude Grimal et Marie-Claude Chenom (349 pages), 1990. "Les vivants" - Traduit par Brice Matthieussent (425 pages), 1994."En vivant, en écrivant" - Traduit de l'américain par Brice Matthieussent (145 pages), 1996."Au présent" - Traduit de l'américain par Sabine Porte, 2001.

Escapades nocturnes

Un matin j'ai retrouvé un os violet en plastique au milieu de mon salon???!!! Après une rapide enquête j'innocentais Vladie. Si ce n'est elle alors ça ne peut être que Gollum qui ait volé cet os! En effet, l'animal est allé le chercher dans la niche du chien du voisin qui est un gros labrador et après je m'étonne que ce chien devienne fou quand il voit passer la bestiole de l'autre côté du grillage! En revanche il va falloir que je fasse attention car Apache (c'est le nom du labrador) n'en fera qu'une bouchée et Gollum à l'habitude de voler des choses à Vladie mais elle elle le connait et donc n'est pas dangereuse pour lui. Il a gardé son instinct de voleur et en général il me rapporte ses larcins dans le salon (idem pour les souris d'ailleurs!) sauf quand il chipe La Balle Verte de Vladie à laquelle elle tient énormément, il l'emporte soit dans son nid à la cave soit sous le toit. De temps en temps Vladie réussit à la récupérer (sous les feulements de Gollum) mais la plupart du temps il cache bien la balle et en fait de tous petits morceaux que je retrouve éparpillés dans toute la maison, alors je rachète une nouvelle Balle Verte à Vladie!
Si j'ai le malheur de laisser des choses comestibles à la portée de Gollum, il essaye de les volées. Soit la nourriture est transportable et mangeable tout de suite (pas trop gros et pas d'emballage) alors il l'emporte et fait des réserves à la cave, soit il ne peut pas la transportée ou l'ouvrir alors il la fait tomber au sol et il attend que Vladie arrive. Elle ouvre les paquets et commence à manger, lui reste à l'affut et profite des miettes qu'elle laisse tomber, pas bête la fouine, non?

mercredi 2 janvier 2008

Comment canalyser l'agressivité d'une fouine sauvage

Bonne année à tous, que 2007 soit meilleurs que 2008.
Comme je l'expliquais précédement la fouine est un animal sauvage est donc de ce fait quand elle mord c'est soit pour manger soit pour se défendre et donc la morsure doit être efficace. Le soucis c'est que je tiens à mes doigts (et oui!) et je tiens à la santé de mon chien (et oui aussi!). Donc avant d'éduquer Gollum il a fallut le rassurer, lui prouver qu'il ne mourra jamais de faim, que je ne lui ferai jamais mal sans raison, que si il veut des calins il en aura et que tant qu'il reste à côté de moi Vladie et autres ne lui feront aucun mal et etc. Pendant 5 mois ça a était vraiment chaud, morsure, disparition pendant plusieurs jours, grêve de la faim, trés peu de calin, des dégats monstrueux dans la maison, des escréments de partout, je pense qu'il avait vraiment peur de moi (et étonnement pas de Vladie!!). Et puis il s'est finalement calmé et s'est rapproché de plus en plus de moi (Ah! l'appel du ventre...) mais il continuait à me grogner (feuler?) après et à jouer en me faisant mal. J'ai donc attaquer l'éducation: un coup de dent = je l'attrape par la peau du coup avec un "non" trés ferme et bref et je le pose au sol en ne faisant plus attention à lui pendant moins de 5 minutes (ça suffit). Il revient vers moi tout penaud et prend délicatement ma main entre ses pattes (ses griffes sont non rétractables mais il fait en sorte de prendre mon doigt avec ses paumes) et mordille mon petit doigt tout doucement avec ses dents de devant (je ne sens même pas les dents) et pendant ce temps avec mes autres doigts je lui caresse le museau et l'autre main lui dépouille dans l'épaisseur du poil, il adore quand je lui cherche les puces!! En revanche lors des calins je ne le retiens jamais, à tout moment il peut partir ce qui du coup enlève encore de l'anxiété, c'est le prix de la compagnie d'un animal sauvage: il ne nous appartient pas malgré tout notre amour! Il faut dire qu'à sa défense Gollum ne m'a jamais mordu jusqu'au sang (je ne l'aurais pas accepté pour ma sécurité et pour celle des autres humains aussi) mais maintenant je suis sûre de pouvoir le manipuler sans trop de risque et si j'ai vraiment un soin délicat à faire je le tiens par la peau du coup fermement tout en le caressant avec mon pouce pour le rassurer et ça fonctionne bien. L'autre jour il rentré avec une oreille en sang (heureusement ce n'est qu'une égratignure), j'ai voulut lui nettoyer la plaie et là il a commencé à feuler 1 seconde (pas plus) et il s'est à peu prés laisser faire (c'est délicat l'oreille!) mais il ne s'est jamais retourné pour essayer de me mordre.
Tout ça pour dire qu'avec une fouine (ou un autre animal d'ailleurs) chaque coup de dent donné peut être une morsure potentiellement trés grave donc ne rien laisser passer: une action= une réaction, c'est à dire une mauvaise action entraine toujours la même punition (le mieux c'est comme celle que donne la mère de l'animal) et une bonne action entraine toujours une récompense (caresse, jeux ou nourriture). Voilà!