mercredi 15 octobre 2008

Que dire...?

En bref ce que j’ai pu constater cet été. J’ai revu la mère de Gollum accompagnée de 3 petits et d’un adulte. Je n’ai pu les voir que 2 fois, de loin et très furtivement (et oui avec deux veilleurs les petits sont deux fois plus durs à surprendre). A chaque fois un des adultes est resté en arrière garde pour laisser le temps aux petits de se mettre à l’abri. J’ai donc bien distingué sa tache blanche car il était dressé sur ses pattes postérieures pendant 2 ou 3 secondes à chaque fois. Elle ressemblait à celle de Gollum les deux fois mais je ne pourrais dire si c’est à 100% de concordance.
Ce qui est très étonnant c’est que la femelle élève en général seule les petits mais j’ai lu dans "Eco-éthologie de la fouine dans le Jura suisse", thèse de doctorat de Nicole Lachat Feller qu’il lui est arrivé de voir un mâle avec une de ses femelles et ses petits si les proies étaient abondantes dans le secteur.

Donc soit c’est bien Gollum soit c’est son père. Si c’est lui je veux bien me remettre à croire au père Noël. Et si c’est son père la concordance de la tâche n’est pas surprenant génétiquement parlant. Dans tout les cas ce n’est pas une situation ordinaire alors pourquoi ne pas croire au petit bonhomme en habit rouge et barbe blanche ???

Sa mère est revenue sous mon toit voilà 3 semaines avec la première vague de froid. Elle est toujours aussi discrète bien que je l’entende le soir vers 20h quand elle se réveille et, pour je ne sais quel raison encore, le matin vers 4h-5h (ça dépend), elle doit rentrer pour manger sa chasse ou pour se reposer. Tout redevient calme vers les 8h.
Gollum avait à peu près les mêmes horaires (même celui de 4h) donc je pense que ça doit dépendre du coucher et du lever du soleil. Je me souviens qu’il n’aimait pas trop la lumière du soleil et je suppose que c’est pareil pour tous les animaux nocturnes.



Voilà, c’est finit ! J’accepte afin son absence, ce fut long. Mais à tout dire l’expérience m’a beaucoup apporté sur la vie sauvage qui grouille autours de moi et dont je ne soupçonnais même pas du quart ! Que Gollum soit encore en vie ou non, je ne regrette rien. On m’a souvent dit qu’un animal sauvage reste un animal sauvage et mon Gollum l’a toujours été, c’est lui qui m’a apprivoisé c’est tout ! Adulte, caché à la cave ou sous le canapé quelque rares convives habituées ont put aperçoivent sa petite truffe rose de curieux ou sa jolie queue en panache, déjà il prenait de la distance avec le monde des humains.
Il n’a jamais était dépendant de moi affectueusement parlant, moi oui. Pour avoir droit à un moment privilégié avec lui je devais éliminer le stress et les odeurs de ma journée de labeur, me débarrasser de mes tâches quotidiennes et attendre. Attendre au calme, attendre qu’il soit sûr que c’était bien moi, cela pouvait prendre 1h voire 2 quand la journée avait était éprouvante. Et puis il s’avançait vers moi prudemment jusqu’à me toucher du bout de ses moustaches, un petit roucoulement de ma part et le signal du jeu était lancé !
Notre relation n’aura été qu’une relation de symbiose où pour quelques morceaux de viande j’ai reçu de lui des moments merveilleux faits d’apprentissage, de jeux et de tendresses éclaires et si précieuses. Je ne parle pas d’amour ou même d’amitié comme je peux avoir avec Vladie mais de sentiment plus vastes difficilement définissables, comme quand on voit un arc-en-ciel au petit matin et que son souvenir enjolive notre journée durant.

La nuit je le vois courir sur la crête de mon toit, Vladie assise au pied du mur, la truffe levée vers les étoiles en attendant anxieuse le faux pas de son compagnon qui n’arrive jamais, j’appelle « mon gros » en roucoulant, il me répond par des prout-prout sourds et disparaît aussitôt de l’autre côté. Ce ne sont que des rêves pourtant au réveil je me sens bien, sans peine ni remords, il a eu simplement la vie qu’il a voulut.